Résidence n°1 : Les enfants de la lune.

La Mayou, Landes Création sonore, janvier 2021

Première rencontre et prise de connaissance des artistes, discussion des thématiques du projet, introduction à l’univers wagnérien, lecture du scénario, première tentative d’improvisation sonore. 

Son invité au recherche transdisiplinaire : Bérangé Laymon, Txomin Dhers, Pierre Sangla,

Jérémie Garat, Emmy Martens et Francisco Dusourd

À distance Thomas Ospital et Valentin Féré.

J1- Wagner adore les châteaux, mais bon, Louis II nous boude un peu : pas de thune… Il faut le comprendre… Que cela ne tienne! Notre meilleur soutien est le cœur chaleureux d’un grand manoir qui nous souhaite la bienvenue. Wagner et heureux et les artistes extatiques. Au programme: rencontre et débuts de la création sonore. On écoute Tristan, Iseuld et Brunhilde se précipitant dans le feu ! La mort de Siegfried aussi nous fait une forte impression. Nous sommes en octobre 2020.

J2- « Gemütlichkeit » Leitmotiv, rencontre, échange, nous plonge dans l’univers de notre collaborateur, artiste R.W. On est sidérés! D’ailleurs nous avons décidé de lui donner un surnom. Ce sera « Ricci ». Nous lisons le scénario de Drei Liebe, les documents ressources. C’est un peu soporifique, mais on est là pour dépoussiérer ce vieux mythe !

J3- Installation du matériel. On commence à frapper, gratter sur du bois, des cordes, de l’argile, l’écho s’amplifie dans le manoir. 1, 2 et 3. Ricci tape du pied. Personnellement, les idées fusent et il devient difficile de les trier… On a décidé de débuter par des sons inspirés de Wagner, de ses théories et de l’oeuvre pour construire nos propres univers dramatiques. Je ne suis pas musicien, mais je comprends le pouvoir narratif du son. Je tente de faire les bons choix, nous enregistrons.

J4- La musique nous parle en éveillant en nous, avec une clarté lumineuse, le concept (obscur en-soi) du sentiment, et de toutes ses nuances possibles. Elle appartient donc, si on la considère en soi et pour soi, à la catégorie du sublime, me dit Ricci quand je pose le plateau à jambon. Txomin, lui, se met à danser une dance grecque !

Les premiers tests de musique sont plus rythmiques que mélodiques. Txakun Txakun, des batements de cœur que Wagner ne connait pas. Moi, ça me fait penser aux bottes de Siegfried, celui de Drei Liebe, celui que je vois depuis le débuts dans mes rêves.

J5- Certains ne pouvant être là, ils ont tout de même contribué à notre rencontre en nous envoyant leur brainstorming personnel. De l’orgue et des bandes magnétiques triturées. De nouvelles sonorités et interprétations, que nous écoutons en boucle et analysons ensemble. C’est hallucinant comment l’orgue et puissant. L’enregistrement fait vibrer les vitres de la Mayou.

Le silence du matin. Le feu n’est plus que cendres. Je sirote mon thé et au coin de cette démeure je rencontre Siegfried. Ce matin c’est brioche, fruit et café.

Vous me demandez quels livres sont à la source de la légende de Siegfried. Ceux que j’ai utilisé autrefois étaient, en dehors du chant des Nibelungen et de lEdda’ elle-même, la ‘Deutsche Heldensage’ de Wilhelm Grimm et les ‘Untersuchungen zur Heldensage’ de Mone. 

En me promenant je surprends une biche.

Je vous envoie les larmes de la plus céleste émotion pour vous dire que le miracle de la poésie est entré comme une réalité divine dans ma pauvre vie sans amour.

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Apparently we had reached a great height in the atmosphere, for the sky was a dead black, and the stars had ceased.

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