« POV » est un projet de commande institué par l’association Atherbea. Il s’agit d’une fiction documentaire destinée à des actions de prévention sur la thématique des violences et du harcèlement dans les jeunes couples. Le scénario, coécrit avec l’association Atherbea et moi-même, s’inspire de faits de la vie quotidienne, des mécanismes de manipulation et de contrôle, mais également de l’influence et de l’objectification des êtres humains sur les réseaux sociaux.
« l’Intérêts d’un tel outil : par le recours à la fiction comme une forme de construction narrative, s’agit de rendre accessible sans simplifier, d’interroger le réel par le jeu de miroir qu’offre le récit et le recours aux personnages fictifs. Nous proposons ainsi par ce support, un travail d’identification (projection personnelle), de questionnement (repérage, identification des situations) et de prise de conscience (réagir et agir}. »
POV a été un véritable défi. Dès le début, il était crucial pour moi, ainsi que pour l’association Atherbea, de ne pas tomber dans un discours moralisateur. Mon objectif était de proposer un point de vue direct, presque documentaire. Pour cela, je me suis immergé dans le monde des réseaux sociaux, en créant divers comptes et en explorant différentes perspectives.
Cette approche m’a permis de comprendre comment les jeunes interagissent en ligne, d’identifier les tendances, les défis et les modes de représentation qui façonnent leur quotidien. J’ai pu détourner certains challenges et effets de langage tout en respectant le cahier des charges fourni par Atherbea, qui détaille les étapes des mécanismes propulsant lentement un individu dans une relation toxique.
L’écriture de ce projet a été influencée par des faits de la vie quotidienne, mettant en lumière les subtilités des comportements abusifs et les influences insidieuses des protagonistes et des réseaux sociaux. POV explore les dynamiques complexes et destructrices au sein de jeunes couples, qu’ils soient hétérosexuels, homosexuels ou lesbiens, tout en gardant une touche de légèreté et de désinvolture. Les smartphones sont considérés comme des outils voyeurs, montrant par instants des posts voulus mais aussi des scènes malencontreusement filmées, enregistrées. J’ai construit le projet de telle manière qu’il soit un appui à des échanges simples durant des instants de médiation pour jeunes et adultes. Les scénettes permettront une approche plus directe, questionnant ce qui choque ou ce qui passe inaperçu, permettant à chacun d’aborder avec simplicité les lourdes thématiques traitées.
J’ai voulu garder ce format vertical propre au smartphone puisqu’il est le ratio d’image de notre mode de consommation audiovisuelle actuel. Il sert les scènes, les séquestre quand on les observe sur grand écran. Le son a également été travaillé pour permettre à ce projet de s’élargir hors du petit écran vers une expérience cinématographique.
2023
25 minute
Le bureau des recherches sidérées
L'association ATHERBEA
Line Dupret, Étienne Poisson, Lucas Naya, Jon Vernier, Aël Campistron, Solène Mozas, Anouk Bois et Philippe Chatard